Ingérence chinoise en Afrique : la stratégie du jeu de GO

Ingérence chinoise en Afrique : la stratégie du jeu de GO

Ingérence chinoise en Afrique : la stratégie du jeu de GO

La Chine, à la manière d’un joueur de GO, avance discrètement en Afrique, s’appropriant ressources et influence par une stratégie fragmentaire et insidieuse. Face à cette menace silencieuse, il est urgent de protéger les territoires restants et de reconquérir ceux déjà tombés sous son emprise.

Afrique : Entre terreur de Wagner et stratégie de prédation silencieuse de la Chine

Décapitations, viols, actes de torture et de barbarie, mise en esclavage d’enfants, exécutions de masse… Nos esprits resteront à tout jamais marqués par le chapelet morbide d’exactions menées depuis de longues années sur le continent africain, par la Russie et leurs supplétifs de la milice Wagner. Ce tombereau d’horreurs, cette submersion de douleurs et ce flot de sang versé, ne doivent cependant pas nous aveugler. Et nous empêcher de prendre conscience qu’une menace encore plus effroyable s’ourdie dans les tréfonds de nos sociétés, pour s’approprier en catimini les richesses de nos sous-sols, corrompre insidieusement les fondements mêmes de nos cultures, hypothéquer sans appel notre avenir, et condamner celui nos générations futures.

En effet, alors que les yeux de la communauté internationale restent tournés vers Moscou, c’est Pékin qui est désormais à la manœuvre. Et en profite pour mener une vaste démarche de prédation. En plaçant un à un, à la manière d’un joueur de GO, ses pions d’apparence anodine quand ils sont examinés de manière individuelle, mais d’une redoutable efficacité lorsqu’ils sont considérés avec un peu de recul dans leur globalité.

Une démarche simpliste mais redoutable

Rappel du principe de ce jeu de stratégie combinatoire créé en Chine 800 ans avant Jésus-Christ : placer à tour de rôle de petites « pierres » sur un plateau quadrillé, et s’approprier peu à peu de micro « territoires » par de discrètes démarches d’encerclement, visant à prendre à terme le contrôle totale de l’ensemble du terrain… Simpliste dans ses règles, les stratégies à mettre en œuvre pour battre son adversaire, ont été adoptées par de nombreux hommes d’affaires, afin de conquérir de nouveaux marchés. En effet, dans une économie mondialisée de plus en plus complexe, où les soubresauts géopolitiques rebattent sans cesse les cartes, les visions séquentielles et analytiques ne suffisent plus. Il s’agit désormais de mettre en œuvre une nouvelle approche fragmentaire, visant à s’approprier d’un tout !

Le Parti Communiste Chinois, dont le pays est à l’origine de cette méthode, ne pouvait que l’adopter pour mettre en œuvre sa vaste campagne de prédation sur le territoire africain. Et déployer dans les différents pays visés, les préceptes inculqués générations après générations par les « maîtres » de cette discipline : 1 : commencer par les bords du plateau (choisir des secteurs pas forcément stratégiques, mais qui une fois conquis seront le plus difficilement reprenables). 2 : Ne jamais perdre de vue le centre du damier (la prise de contrôle totale de sa proie). 3 : savoir abandonner des territoires (délaisser certaines activités pourtant rentables, pour gagner ou conserver l’initiative globale).

Reconquérir les territoires déjà tombés

Mais rien n’est joué ! Car si cette mécanique guerrière s’avère implacable sur le long terme, sa mise en œuvre repose essentiellement sur la conquête de micro-territoires disséminés dans une multitude de domaines disparates (économiques, culturels, financiers, politiques, éducation…). Il convient donc de protéger avec acharnement ces derniers. Et reconquérir les territoires déjà tombés. La moindre implantation sur notre continent devant être considérée comme un pion supplémentaire dans cette gigantesque partie de jeu de GO.

Nous avons décidé de mettre à jour cette vaste opération d’ingérence menée par la Chine, sur le continent dans une nouvelle enquête en plusieurs volets pour « Post Colonial Watch ». Rendez-vous ainsi dès demain pour un article consacré à l’exploitation des ressources africaines et ses dégâts sur les populations locales. Et pour ceux qui douteraient encore du bien-fondé de la pertinence de notre démarche, nous rappelons ce célèbre adage chinois : « Le monde est un jeu de GO, dont les règles ont été inutilement compliquées ».

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