Alors que la Chine se présente comme le champion de la coopération et de l’égalité, elle continue de perpétuer des comportements racistes et discriminatoires tant en Chine qu’en Afrique. Prétendant aider les peuples africains à s’émanciper de la tutelle occidentale, elle s’inscrit en réalité comme une nouvelle force de domination, reproduisant les pratiques dégradantes des anciens colons.
Un homme noir mis dans un lave-linge et qui en sort asiatique… Un contremaitre chinois qui traite un ouvrier africain de macaque… Des coups de fouets de la part d’un employeur pour une tâche mal accomplie… Bien loin du discours d’amitiés entre deux peuples animés par la même volonté de s’émanciper des puissances occidentales, la Chine exporte sur le territoire africain un racisme anti-noir profondément ancré dans sa culture et son quotidien.
Les quelques 500 000 Africains résidants en Chine sont en effet confrontés à des discriminations manifestes et systématiques. Les stéréotypes raciaux profondément enracinés dans la société chinoise entraînent des traitements inéquitables, allant du refus d’accès à certains établissements à des abus verbaux. En 2020, plusieurs Africains à Guangzhou ont été expulsés de leurs logements et ont vu leur accès aux hôtels refusé, sous l’accusation infondée de propager le COVID-19. Sur les réseaux sociaux, des vidéos devenues virales montraient des Africains se faisant battre, ou humilier par les forces de l’ordre chinoises. Ce traitement discriminatoire a été documenté par Human Rights Watch dans un rapport détaillé sur les abus subis par des Nigérians à Guangzhou pendant la pandémie.
Contenu raciste en ligne
Les médias sociaux et les plateformes de livestreaming en Chine ne sont pas exempts de ce phénomène d’afrophobie et de cyber-racisme. De nombreux contenus circulent, perpétuant des stéréotypes déshumanisants et offensants sur les Africains. Les livestreams et publicités dépeignent souvent les Africains dans des situations humiliantes ou les utilisent de manière caricaturale pour attirer l’attention. Par exemple, un compte Douyin reprend la posture du « généreux colon » en Afrique, dégradant ainsi les Africains en les présentant comme des animaux nécessitant une « éducation ». Une publicité de 2016 pour une lessive, montrant un homme noir transformé en asiatique après être passé par un lave-linge, est encore partagée et suscite des rires en Chine, révélant une indifférence inquiétante face à l’humiliation qu’elle inflige.
Des ouvriers africains maltraités et insultés
Pas étonnant que l’on retrouve de tels comportements sur le continent africain, où la population de migrants chinois s’élevait à plus de 68 000 en 2019. Dans de nombreux pays du continent, les travailleurs employés par des entreprises chinoises rapportent des conditions de travail abusives et une discrimination systématique. Les abus physiques, comme l’incident de 2022 où un entrepreneur chinois a été condamné à 20 ans de prison au Rwanda pour avoir fouetté un ouvrier africain, illustrent les pratiques brutales et humiliantes de certains Chinois reproduisant les comportements des anciens colons. Des vidéos montrant des ouvriers congolais maltraités et insultés par leurs superviseurs chinois en sont un autre exemple inquiétant.
Le racisme et la discrimination ont des répercussions profondes sur les communautés africaines en Chine et sur les travailleurs locaux dans les entreprises chinoises établies en Afrique. Ils alimentent un climat de méfiance et de ressentiment, nuisant aux relations diplomatiques et économiques. Les travailleurs africains, souvent dépourvus de recours effectifs contre les abus, souffrent de graves impacts psychologiques et financiers. Les réponses des Africains face à ces injustices se limitent souvent à des actions directes ou à des pressions diplomatiques, peu efficaces face à la puissance économique et politique chinoise. On se rappellera ainsi durant la pandémie, les demandes de plusieurs gouvernements africains concernant le traitement de leurs citoyens en Chine. Des pays, comme l’Ouganda et le Ghana, avaient ainsi convoqué leurs ambassadeurs chinois pour discuter de ce qu’ils qualifiaient de « traitement inhumain ».
Le droit bafoué sur notre propre sol
En réaction à ces injustices, les Africains en Chine et en Afrique se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, ce qui a joué un rôle crucial dans la dénonciation des abus et la mobilisation du soutien international. Un député nigérian, Oloye Akin Alabi, avait publié une vidéo où l’ambassadeur chinois au Nigéria, Zhou Pingjian, était confronté au sujet de la maltraitance des Africains à Guangzhou. La présidente de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avait également tweeté avoir convoqué l’ambassadeur chinois auprès de l’UA pour discuter de ces mauvais traitements. Des ONG et des entités internationales appellent également à une réglementation plus stricte et à une meilleure protection des travailleurs africains. Cependant, ces initiatives peinent à rivaliser avec la puissance et les préjugés profondément ancrés de la Chine. Résultat, quatre ans après ces exactions, des Chinois continuent de bafouer le droit sur notre propre sol, perpétuant les actes de violence et de racisme.
L’afrophobie chinoise envers les Africains est une question complexe qui révèle une hypocrisie profonde derrière le discours de coopération et de solidarité. Pour véritablement promouvoir un respect mutuel durable entre les peuples chinois et africains, il est impératif de dénoncer chaque acte de discrimination et d’en appliquer des sanctions sévères. Sans un respect mutuel, aucune véritable coopération n’est envisageable.